Changements climatiques et insectes émergents

Changements climatiques et insectes émergents : éviter les mauvaises surprises   

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Par Audrée Lapointe, agronome et Nadia Surdek, agronome.

Les changements climatiques sont plus que jamais un sujet d’actualité car ils ont un impact direct avec l’agriculture d’aujourd’hui. Les producteurs doivent donc de plus en plus faire face à de nouveaux défis et adapter leur régie culturale en conséquence, que ce soit une gestion de l’eau plus efficace ou encore la lutte contre de nouveaux ravageurs dans leurs cultures. On remarque, dans les dernières saisons estivales, des moments plus chauds, qui peuvent aussi se répéter durant la saison ce qui accélère le développement de certains insectes. Les conditions climatiques ont donc un impact direct sur les insectes déjà présents au Québec et accentuent leur présence dans des cultures où ils n’étaient pas considérés comme réellement problématiques. Ils occasionnent aussi l’arrivée de nouveaux ravageurs provenant du sud, qui étalent leur aire de distribution là où le climat est devenu plus propice.

Doit-on automatiquement s’alarmer? Non, mais être à l’affût oui! Les étés sont différents et un suivi au champ est favorable dans le but de cibler les premiers individus, évaluer le risque et accentuer les visites afin de surveiller l’évolution de la problématique pour intervenir au moment optimal si nécessaire. On peut penser notamment au tétranyque à deux points qui est devenu un ennemi de plus en plus surveillé dans de nombreuses cultures (plus commun dans la fraise et le concombre mais à surveiller aussi dans les tomates, pommes de terre, maïs sucré et dans le soya). Un dépistage fréquent permet d’intervenir avant qu’il y ait perte de contrôle (mais aussi de rendements).

Dommage avancé de tétranyque dans la pomme de terre

Cependant, certains individus sont difficilement décelables par dépistage visuel. À ce moment, la technique de piégeage est donc priorisée. Cette technique est utilisée pour connaître la présence de l’insecte sur la ferme, avoir une idée du niveau de pression et combiner un suivi des plants, identifier un moment d’intervention ou évaluer les dommages. Des exemples ici seraient le perceur de la courge, qui a fait son apparition tout récemment en 2018 au Québec mais aussi le ver gris occidental du haricot (VGOH), papillon de plus en plus présent depuis quelques années dans les champs de maïs grain et maïs sucré.

VGOH stade adulte (gauche) (Iriis Phytoprotection) et dommage chenille du VGOH (droite)

Piège à perceur de la courge (gauche) et perceur au stade adulte (droite) 

L’agriculture est en constante évolution et les changements climatiques contribuent à la faire évoluer! Ces ravageurs, anciens et nouveaux, sont connus par vos conseillers, l’important est d’en parler! Les méthodes de suivi sont là et il est facile d’élaborer une stratégie adaptée à vos fermes afin de minimiser vos pertes!